Mon cœur est au Liban
2022 : le voyage

Les jours d’avant…

Nous y sommes presque !

Le 29 mars prochain, 30 collaborateurs du groupe Le Cèdre Hospitality (Le Donjon, Le Bel Ami, Téta Street Food, Les Cèdres Hôtel et l'Oritano) embarqueront pour la deuxième édition de l'opération solidaire Mon coeur est au Liban.

Cette année notre opération solidaire s'est structurée pour mener les actions suivantes :

  • Distribution des dons essentiellement médicaux et de première nécessité, au 4 coins du pays afin d'aider toute les populations libanaises, même les plus reculées

  • Collaboration avec les ONG locales

  • Contribution et au développement environnemental et social du pays, à travers des démarches vertueuses.

Nous collaborons depuis des mois avec différentes ONG locales, qui œuvrent comme relais pour nous permettre de mettre en place ces actions: Arcenciel, et Green Community, entre autres.

Nous organiserons d'ailleurs sur place grâce à nos professionnels de la restauration, un repas gastronomique en remerciement à ces ONG locales.

Pour cette nouvelle opération solidaire, grâce à la générosité des institutions, des entreprises, des particuliers et à l'implication de nos équipes, nous avons récolté 5 containers de 40 pieds de dons (matériel médical, médicaments, vêtements, produits d'hygiène et pour bébés…) qui partiront cette semaine du Havre en direction du Liban.

Toute la logistique a été rendue possible grâce à nos partenaires

GEXPA - Stockage nos dons pendant plus de 4 mois + accord les prochaines années. Aide et manutention pour l'empotage

Fondation CMA - CGM - prise en charge du fret maritime pour acheminer nos 5 containers de 40pieds

Seafrigo - prise en charge une partie des frais lié au transit de ces containers

CEVA - aide à l’organisation

Pour soutenir Le Cèdre Solidarity, faites un don ou commandez le carnet de route de l’opération d’aide d’urgence “Ensemble pour Beyrouth” (2020). 

Les jours d’après… Mon cœur est (resté) au Liban

35 de nos collaborateurs se sont envolés pour Beyrouth le 29 mars dernier, avec chacun 2 valises, une personnelle et une remplie de médicaments. Ce chargement donne déjà le ton dans la file d’attente pour l’embarquement. Cette joyeuse équipe œuvre jusqu’au dernier moment pour emporter avec eux un maximum de dons pour le peuple libanais. Cette cargaison précieusement confiée par Jean Luc Pradier à destination de sœur Jocelyne de Notre Dame du Mont, grâce aux dons généreux de l’association Les Ulis, nous suit donc jusqu’à Beyrouth.

Certains sont revenus pour la seconde fois, d’autres foulent la terre libanaise pour la première. Pour ceux dont c’est le second voyage, le comparatif est lourd. Le prix de l’essence aperçu à la volée à travers la vitre de la voiture, la monnaie dont la dépréciation nous fait perdre notre arithmétique, le trafic routier beaucoup moins dense, et puis la vie dans les rues, cette vie et cette cohue désormais discrète. En effet le climat qui flottait dans ces rues jadis si vivantes est devenu lourd, les visages se sont fermés, l’heure n’est plus à la fête, l’espoir est semble-t-il devenu une utopie.

Politique, corruption, argent, besoins… Ces mots tournent en boucle et tourmentent les libanais. Un cercle vicieux s’est emparé des âmes libanaises. Salaires divisés par 22, augmentation de l’essence au triple, impossible d’utiliser alors la voiture et donc de se rendre au travail pour ceux des villes et proches banlieues, et pour d’autres depuis les terres, d’accéder aux biens de première nécessité, soins, nourriture, ou juste rendre visite à leur famille…

Et pourtant jamais nous ne les avons entendu dire qu’ils baissaient les bras. Cette force de caractère nous frappe toujours autant que lors de notre premier voyage. Être libanais c’est un état d’esprit, une force, un art de vivre. Sœur Jocelyne à qui nous avons donc livré lors de notre arrivée, la trentaine de valises de médicaments, nous donne justement sa belle définition du Liban, du libanais.

La Baraka… Dans le langage courant, cela signifie l'abondance dans l'argent, les biens, la famille et toutes autres choses en rapport avec le bien. L’abondance, comme elle nous le répète. « L’abondance caractérisait autrefois notre pays ».  Aujourd’hui cette abondance elle le retrouve uniquement dans les cœurs des gens.

Touchée par notre initiative, et nous par la leur, nous décidons à l’unanimité d’offrir 4500$ mais aussi d’aider sœur Jocelyne dans ses projets de façon régulière grâce à un soutien financier.

De la terre à l’assiette, de l’assiette à la terre

C’est ensuite direction les cuisines de Chez Maguy à Batroun, que nous nous dirigeons pour mettre en pratique un autre sujet qui nous tient à cœur dans nos maisons : La cuisine. Au quotidien nous entretenons ce rapport fort de la terre à l’assiette, il était donc primordial pour nous d’amener non pas uniquement notre solidarité mais aussi notre savoir-faire, pour cuisiner et organiser notre repas annuel des chefs solidaires pour les ONG locales.

Après avoir déambulé dans les ruelles de Tripoli pour faire nos achats de légumes locaux et de saison, nos chefs et toute l’équipe se sont mis en ordre de marche pour réaliser un repas pour une centaine de personnes. Ce repas annuel constitue pour nous une étape cruciale à notre développement. Il est pourtant proscrit chez nous de donner pour recevoir, cependant nous nous permettons cette fois avec humilité de pratiquer cet adage. Seul nous ne sommes rien, ensemble nous pouvons beaucoup. C’est avec cet état d’esprit que chaque année nous remercions les ONG locales pour leur confiance et leur aide. Mais c’est aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux acteurs, d’autres ONG qui souhaiteraient se rallier à notre cause, d’autres partenaires locaux qui souhaiteraient bénéficier de notre aide à travers les frontières.

Ensemble nous seront plus fort, nous serons plus grand, c’est une certitude.

L’année dernière nous avions financé un projet de distribution de plats équilibrés à 120 bénéficiaires issus de familles vulnérables de la région de la Bekaa, chaque vendredi pendant 6 mois, via le centre Al Khan al Makssoud ( ONG Arcenciel ). Cette année la boucle est bouclée, nous revenons avec toutes nos équipes, pour cuisiner nous-mêmes sur place plus de 140 repas dont une partie a été distribuée aux réfugiés Syriens du camp 002 non loin de là. Nous nous sommes souvent demandé si l’espoir subsistait au Liban pendant notre voyage, la réponse à alors été évidente. OUI, un grand oui même. Des libanais eux-mêmes dans le besoin aidant leur voisins Syrien.

Préserver le vivant. L’humain par la terre !

L’une des activités principales pour laquelle nous œuvrons au fonds de dotation c’est aussi la préservation de l’environnement. Persuadés que la culture du vivant passe aussi par la terre, il nous tenait à cœur de mener une action écologique en partenariat avec Green Community et l’opération Big Blue. Comme une résonnance dans nos cœurs, les falaises de Raouchech, très similaires à celles que nous avons chez nous à Etretat, était le lieu parfait pour entreprendre cette action de collecte de déchets. Chacun a donc retroussé ses manches pour ramasser au sol toutes sortes de détritus, mégots, plastiques en tous genres et de toutes tailles, cup à café en carton… Pour ensuite les déposer au centre de tri d’Arcenciel avec qui nous œuvrons localement pour différentes actions, depuis 2 ans maintenant.

Il y a aussi la terre, la vraie, celle que l’on chérie tant. Le fondateur du fonds de dotation Le Cèdre Solidarity et propriétaire des établissements Le Cèdre Hospitality dont nos 35 bénévoles du voyage font partis, Mr Abodib, a généreusement cédé un terrain familial de 3 000m2, situé à Zghorta, sa terre natale.

Ce terrain, c’est avant tout un projet social, écologique et vertueux. Les conditions et objectifs restent à définir en fonction du rendement du terrain. Pour le moment nous ne sommes qu’à l’étape de remise en service de ce lopin de terre qui n’a été touché depuis plus de 10 ans, mais nos esprits fusent déjà quant à son utilité. Distribution de paniers solidaires, centre d’éduction agro écologique ou encore potager solidaire… Tout reste à faire, mais l’essentiel est là.

Mon cœur est (resté) au Liban

Cette année pourtant, pour l’une de nos actions principales depuis maintenant 2 ans, l’essentiel n’est justement pas là. Les 5 containers que nous avons rempli de dons grâce à nos équipes et nos généreux donateurs Emmaus International, SOS boîte de Lait, Groupe Nutriset, Solidarité Lyon Beyrouth, Les Ulis, Safe Sea World, Jean Luc Pradier, Alexandre Dallant et Céline "Rêve" pour nos fabuleux tee-shirt, les écoles, Ephad et maisons de retraite, hôpitaux et pharmacies de Normandie, mais aussi tous les particuliers de l’ombre ; que nous avons fait acheminer avec l’aide généreuse de nos partenaires GEXPA, Fondation CGM, Seafrigo, Ceva Logistics, ne sont sans mauvais jeu de mots pas arrivés à bon port.

Pour être précis, oui, ils sont arrivés au port de Beyrouth, malheureusement ce sont les retards de fret, les lourdeurs administratives, mais aussi et surtout les intérêts militaires et politiques qui ont bloqué la sortie du port de nos fameux 5 containers.

On nous a dit cette phrase : « ça c’est le Liban ». C’est un véritable coup dur pour notre espoir personnel cette fois-ci. Impossible pour nous qui n’affrontons pas les mêmes problèmes en France, de se résigner à cette simple phrase. Et pourtant… Après toute une semaine de négociation et de longues heures de discussion jusqu’à la dernière minute avant notre départ pour l’aéroport, rien n’y a fait. Ce ne sera pas pour cette fois. Notre déception est grande, mais notre combativité l’est tout autant.

Nous avons donc dû laisser sous bonne garde nos containers, et nous avons décidé d’envoyer une équipe restreinte sur place dans les prochaines semaines pour assurer leur distribution aux personnes les plus nécessiteuses et de ne pas se laisser avoir par les rouages politiques d’une nation corrompue contre son grès. Nous en faisons un point d’honneur, nous ne lâcherons rien.

Notre voyage n’aura jamais aussi bien porté son nom. Nous sommes revenus avec des rêves et des idées plein la tête, mais cette fois, notre cœur est RESTÉ au Liban.

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